Les expressions courantes issues de la mythologie Grecque sont très nombreuses dans la langue Française, mais en connaissez-vous toujours l’origine ? Après avoir partagé avec vous 5 expressions courantes qui remontent à l’Antiquité Grecque, nous vous proposons cette semaine 5 autres expressions issues des récits mythologiques, toujours bien vivantes aujourd’hui, illustrées par de superbes peintures.

La pomme de la discorde

Cette expression décrit la survenance d’un événement qui jette la discorde entre plusieurs personnes. Elle provient directement d’un épisode fameux de la mythologie précédant la guerre de Troie. L’événement n’est pas directement décrit par Homère dans l’Iliade mais il y est fait référence, car tous ses protagonistes font partie des personnages principaux du fameux récit antique. Lors du mariage de la déesse Thétis et du roi Pelée (les parents d’Achille) sur l’Olympe, une seule déesse ne fut pas invitée : Éris, la déesse de la discorde. Furieuse, celle-ci lance au milieu des convives du banquet des dieux une pomme en or sur laquelle est inscrit « pour la plus belle ». Trois déesses s’empressent alors de revendiquer le précieux fruit (et le compliment associé!) : Héra, l’épouse de Zeus, Athéna sa fille, et Aphrodite. Pour mettre un terme à la dispute des trois déesses, Zeus demande à Hermès de les accompagner au mont Ida où elles trouveront le jeune Pâris qui devra désigner la déesse à qui revient la pomme d’or. Héra, Athéna, et Aphrodite font alors assaut de promesses au jeune Pâris pour obtenir la faveur de son jugement. Héra lui promet de régner sur tous les hommes, Athéna lui promet des victoires éclatantes à la guerre et Aphrodite lui assure en échange de son choix l’amour de la belle Hélène, femme de Ménélas, considérée comme la plus belle femme de Grèce. Entre le pouvoir, la gloire et le plaisir, le jeune homme choisit le plaisir en accordant la fameuse pomme de discorde à Aphrodite!

Jouer les Cassandre

Cette expression, qui décrit le fait d’annoncer des mauvaises nouvelles au risque de ne pas être cru, provient d’un épisode de la mythologie Grecque où on retrouve tous les ingrédients habituels des mythes antiques : amour, beauté et conflits. Cassandre, sœur de Pâris le Troyen, était si belle que le dieu Apollon en tomba amoureux. Pour conquérir la belle, celui-ci promis à la jeune femme de lui donner la faculté de prédire l’avenir en échange de leurs ébats. Ainsi fut fait, mais Cassandre, au dernier moment, se refusa au bel Apollon. Furieux, le dieu des arts lui cracha sur la bouche faisant en sorte, non pas de retirer à Cassandre son don de prophétie, mais plutôt d’empêcher à jamais qu’elle puisse être crue par quiconque. Ainsi Cassandre déconseilla à son frère Pâris de se rendre à Sparte, prophétisant l’enlèvement d’Hélène et la chute de Troie. Mais Pâris ne la crut pas et la guerre de Troie eu lieu. De même, à la vue du cheval de bois offert pars les Grecs aux Troyens, Cassandre prophétisa un piège, mais là encore elle ne fut pas crue. Alors qu’elle avait prédit tous les drames des Troyens, Cassandre fut enlevée à la fin de la guerre par le roi de Mycènes, Agamemnon, qui souhaitait en faire sa maîtresse et la ramener en Argolide. Cassandre prévint le roi qu’il serait assassiné par l’amant de sa femme, Clytemnestre, à son retour dans sa citée du Péloponnèse. Bien entendu, Agamemnon ne la crut pas. Agamemnon fut tué par l’amant de sa femme et Cassandre périt des mains de l’épouse trompée.

Ouvrir la boîte de Pandore

Ouvrir la boîte de PandoreOn utilise cette expression pour signifier que, par tel acte ou telle parole, on a enclenché une suite d’événements aux conséquences importantes et souvent dévastatrices dont on perd la maîtrise. Cette expression provient d’un mythe célèbre de la mythologie Grecque. Zeus, voulant se venger de Prométhée qui avait volé le feu aux hommes, demanda à Héphaïstos de créer une femme à base d’argile et d’eau qu’il offrirait à Epiméthée, le frère de Prométhée. Une fois le corps sculpté par le dieu du feu et des forges, Zeus demanda aux autres dieux de répandre leur bienveillance sur la jeune créature qui fut nommée Pandore. Athéna lui donna vie et lui communiqua de nombreux dons manuels, dont celui du tissage. Apollon lui donna le don des arts et de la musique. Aphrodite, elle, lui donna la beauté et l’art de la séduction et de l’amour. Héra lui communiqua la jalousie et enfin Zeus demanda à Hermès de lui donner le sens de la persuasion, du mensonge et surtout de la curiosité. Une fois son œuvre achevée, Zeus décida de donner la jeune Pandore à Epiméthée qui fut subjugué par sa beauté et ses dons. Pandore amena dans ses bagages une boîte que Zeus lui avait interdit d’ouvrir. A l’intérieur de la boîte, le roi des dieux avait enfermé la vieillesse, la maladie, la famine, la guerre, la misère, la folie, la mort, le vice, la tromperie, l’orgueil, la passion, et … l’espérance. Alors que son dieu créateur le lui avait interdit, Pandore ne résista pas longtemps à la curiosité qu’Hermès lui avait enseigné et décida s’ouvrir la boîte. Alors tous les maux de l’humanité s’en échappèrent et se répandirent parmi les hommes. Seule l’espérance resta au fond de la boîte. Epiméthée était discrédité et Zeus était vengé.

Le tonneau des Danaïdes

Cette expression est souvent utilisée dans un contexte où l’on exécute des tâches répétitives, absurdes, et qu’il nous semble ne jamais en voir la fin ! Elle provient d’un mythe Grec peu connu. Le roi Grec Egyptos avait conquis le Nord-Est de l’Afrique, à l’Ouest de la mer rouge, et donné son nom à l’Egypte. Il demanda un jour à son frère Danaos, roi d’Arabie, d’éviter toute guerre de succession. Egyptos avait 50 fils et Danaos 50 filles ! Il propose donc à son frère d’unir ses 50 fils à ses 50 filles, sécurisant ainsi pour l’avenir tout risque de guerre de succession. Mais le roi Danaos se voit prédire par un oracle que ses 50 filles périront des mains des 50 fils de son frère. Il décide alors de fuir avec les 50 Danaïdes vers la citadelle d’Argos dans le Péloponnèse où Athéna le fait roi. Les 50 fils d’Egyptos prennent alors la mer, bien décidés à rejoindre leur prétendante. A l’issue du siège d’Argos, le roi Danaos s’exécute et donne ses filles en mariage. Avant la nuit de noce, il demande aux Danaïdes de cacher une épingle dans leurs cheveux pour tuer leur mari sitôt endormis. Quarante neuf Danaïdes s’exécutent mais la Danaïde Hypermnestre sauve son époux Lyncee et s’enfuit avec lui. Le prince revient et tue le roi d’Argos afin de régner avec son épouse sur le Royaume. Les quarante neuf sœurs d’Hypermnestre sont envoyées aux enfers et condamnées à une tâche totalement absurde pour l’éternité: remplir des tonneaux d’eau dont on a percé les flans. C’est ce châtiment qui a donné la célèbre expression qui est passée dans notre langage courant.

Le tonneau des Danaïdes

Toucher le pactole

Cette expression qui décrit le fait d’obtenir une richesse importante fait référence un mythe Grec mettant en scène le roi Midas et le dieu Dionysos. Le roi Midas régnait sur la Phrygie (région de l’actuelle Asie Mineure). Malgré son pouvoir et ses richesses, Midas demeurait stupide et cupide. Un jour, un ivrogne s’égara près du palais du roi. Lorsque ses gardes lui présentèrent, Midas reconnu en lui l’ivrogne Silène, un des amis du dieu Dionysos, dieu du vin et de la fête.  Voulant s’attirer les grâces du dieu, Midas eu l’idée d’offrir l’hospitalité à l’ivrogne qui risquait d’errer et se perdre. Lorsque Dionysos retrouva son ami, en remerciement, il accorda un vœu à Midas. Cupide, le roi demanda au dieu de lui accorder le don de transformer en or tout ce qu’il toucherait. Ainsi fut fait. Et Midas, véritablement envoûté par son nouveau don, se mit à transformer en or murs et objets. Seulement, au bout de quelques temps, il se rendit compte qu’il ne pouvait plus ni boire ni manger car instantanément les aliments ou l’eau qu’il portait à sa bouche se transformaient en or ! Midas demanda alors à Dionysos d’annuler le don qu’il lui avait donné. Dionysos lui indiqua que le seul moyen était de se plonger intégralement dans le fleuve qui coule en Phrygie, le fleuve Pactole, et d’en remonter le cours jusqu’à sa source. Midas s’exécuta  et le fleuve se mis à charrier des paillettes d’or faisant du fleuve Pactole le pourvoyeur de richesse de tout le royaume de Phrygie.

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