Vous avez certainement entendu parler de, ou vu, le film « Z » du célèbre réalisateur Costa Gavras. Z est en effet un film politique iconique des années 60 basé sur le roman éponyme de Vassilis Vassilikos, avec une distribution prestigieuse : Yves Montand, Jean- Louis Trintignant, Irène Papas, Jacques Perrin, etc.

Le roman relate l’assassinat à Thessalonique du député Grec de gauche Georges Lambrakis et dénonce un complot voulant masquer l’assassinat en accident, impliquant les autorités locales, le gouvernement et même le palais. Si l’œuvre de Vassilis Vassilikos décrit et nomme explicitement les protagonistes, le film lui ne fait jamais directement référence ni au nom des personnages ni même à la Grèce. Cependant, le spectateur est prévenu dès le début du film, avec la phrase : « Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n’est pas le fait du hasard. Elle est volontaire« .

De plus la référence à la Grèce est régulièrement suggérée au travers par exemple de publicités pour la compagnie aérienne nationale de l’époque « Olympic Airways », ou la consommation de la fameuse bière hellénique « Fix » ou encore des portraits des monarques Paul et Frederika astucieusement éclairés pour qu’on ne les reconnaisse qu’à peine. Le film a été tourné en plein pendant la dictature des colonels et n’eut donc pas l’autorisation d’être filmé en Grèce. Symbole fort, Costa Gavras demanda au musicien Mikis Theodorakis, à l’époque emprisonné dans les geôles des colonels, de composer la musique. Le compositeur répondit par un « choisis ce que tu veux dans mon œuvre « .

Yves Montand incarne le député assassiné, Irène Papas son épouse, Jacques Perrin un journaliste indépendant cherchant à prouver l’implication des autorités et Jean-Louis Trintignant le procureur qui fera force d’abnégation pendant plusieurs années.

Bien entendu le film fut interdit de diffusion en Grèce jusqu’à la chute du régime des colonels en 1974. L’origine du titre du roman et du film « Z » vient de la lettre ζ en grec qui peut se lire « ζει », ce qui signifie « il vit« . Des milliers de graffitis Z couvrirent les murs de Thessalonique le 24 mai 1963 le lendemain du soir fatal qui coûta la vie au député Grec. Il a été récompensé par le prix du Jury à Cannes (1969), l’Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur montage (1970).

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