En cette période olympique, faisons un peu d’histoire. Non pas l’histoire antique qui donna dès le 8ème siècle avant JC aux olympiades son esprit et nombre de ses rites actuels, mais l’histoire plus récente qui vit, après deux millénaires d’absence, les Jeux Olympiques modernes reprendre en 1896 à… Athènes !

Chacun connaît le français Pierre de Coubertin, père des JO modernes, mais connaissez vous Dimitrios Vikelas, son acolyte grec, premier président du comité international olympique et cheville ouvrière du projet ?

Dimitrios Vikelas naquit à Syros dans une riche famille commerçante puis s’établit à Constantinople, Londres puis Paris. A bord d’un steamer des messageries maritimes effectuant la liaison Syros-Marseille, il fit la connaissance d’Alexandre Dumas fils qui lui fit alors rencontrer Pierre de Coubertin. C’est ainsi qu’il participa au comité pour la restauration des Jeux Olympiques en 1894.

Alors que Londres et Paris étaient pressenties pour accueillir les premiers JO modernes en 1900, Vikelas fit pression et obtenu l’organisation des Jeux à Athènes en 1896. Il fut alors nommé par le roi président du comité d’organisation.

Mais ce comité d’organisation n’avait pas un sou car la Grèce sortait à peine d’une quasi-faillite (en 1893, unilatéralement, elle avait décidé d’effacer 70% de sa dette). Vikelas déclara alors qu’il ne fallait pas attendre de la Grèce une organisation grandiose, mais que la chaleur de l’accueil et les beautés des ruines compenseraient les manques dans l’organisation. Comme souvent dans l’histoire hellénique, on se tourna vers la diaspora et c’est ainsi que la quasi totalité des coûts des premières olympiades modernes furent financés par un riche banquier grec d’Alexandrie. Le stade antique de marbre (situé derrière le jardin national) fut aussi restauré grâce à des fonds privés.

Ces premiers jeux modernes de 1896 ont laissé un patrimoine culturel et architectural important à Athènes. Les grecs sont très fiers d’avoir donné par deux fois au monde leurs Jeux Olympiques. Aujourd’hui, sur tout le territoire hellénique, de nombreux stades portent le nom de Dimitrios Vikela.