Tout le monde connait Zorba le Grec. En effet, qui n’a jamais entendu la musique de Theodorakis accompagnant le sirtaki d’Antony Queen sur une plage de Grèce dans le magnifique film de 1964 ?
Mais savez vous que le livre qui a donné naissance au film est l’oeuvre d’un des plus grands écrivains Grecs de la première moitié du XXème siècle ?
Nikos Kazantzakis (en grec: Νίκος Καζαντζάκης) est né en 1883 en Crète, alors encore dominée par les Ottomans. De 1897 à 1899, lors d’une insurrection crétoise, il se réfugie avec sa famille sur l’île de Naxos dans les Cyclades. Il y étudie le Français et l’Italien à l’École Commerciale Française de la Sainte-Croix. Il étudie ensuite à Athènes puis à Paris et devient docteur en droit. De retour en Grèce, il traduit de nombreuses oeuvres philosophiques Grecques.
En 1914, il rencontre le poète Angelios Sikelianios avec qui il effectue durant deux années des pèlerinages (notamment au Mont Athos). Cette rencontre lui fera développer une conscience nationaliste forte. En 1917, il rencontre Georges Zorbas avec qui il exploite une mine de lignite en Magne, à l’extrêmesud du Péloponèse. Cela deviendra plus tard un de ses romans les plus connus : « Alexis Zorba » (1946).
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il créé un parti politique « l’Union Socialiste Ouvrière », puis devient conseiller en littérature à l’UNESCO d’où il démissionne pour écrire son dernier roman, controversé par le clergé, « La dernière tentation du Christ », adapté plus tard au cinéma par Martin Scorcese.
Nikos Kazantzakis a laissé une oeuvre plus importante que le seuls « Zorba » ou « la dernière tentation du christ ». Il fut en outre journaliste et correspondant de guerre pour le grand quotidien national d’Athènes ‘Kathimerini ». Il occupa des fonctions officielles en s’occupant du rapatriement des grecs d’Asie mineure au début des années 1920 et fut l’un des instigateurs du renouveau de la langue Grecque moderne, le démotique, inspiré des traditions orales (plutôt que du Grec ancien) dans lequel il a traduit de nombreux ouvrages de référence.
Il meurt en 1957 en Allemagne au cours d’un de ses nombreux voyages. Il est inhumé à Heraklion sur les remparts de la ville, à la suite de l’interdiction par le clergé de son enterrement au cimetière. Sur sa tombe est inscrite la célèbre épitaphe issue de son essai l’Ascèse : « Je n’espère rien, je ne crains rien, je suis libre. »